retour sur le Cap vert

C'est un peu frustrée que j'ai quitté le Cap Vert. Déjà, nous n'y avons pas vu grand chose. Nous devions allés à San Antao (réputée magnifique), mais les vents défavorables, depuis Santiago, nous ont fait prendre l'optique de faire un stop à Brava, ce que nous n'avons pas fait non plus, puisqu'au final, le temps de préparer Timacle pour la transat, les conditions météo nous ont fait quitter l'archipel sans tarder...

Le Cap Vert... depuis les Canaries, nous cumulions les témoignages d'une destination chaude, craignos, où de nombreux bateaux se seraient fait dépouiller par des mecs qui auraient rejoint leur bateau à la nage! Surtout à Praia de Santiago, juste où arrivait Laura...

Pas très réjouissant tout ça. Ambiance tendue à notre arrivée à Sal : le capitaine nous a fait mettre planches et annexe des enfants dans le carré (espace de vie bien réduit!), rien ne devait rester à sécher sans notre présence, on s'arrangeait pour que l'annexe ne reste pas au ponton... Bref, vive la paranoïa!

Au final, je pense que notre mouillage en station balnéaire était tout aussi sûr qu'au Sables d'Olonne...Ce que j'en retiens? Aucun intérêt d'aller dans un endroit où tu as peur de tout... d'emblée, tu mets une barrière à toute relation entre l'autre et toi (forcément décevant après notre tranche de vie au Sénégal) et tu t'interdis toute visite, promenade touristique sereine. Bref, tout renforcera l'idée que ce ne sera pas un endroit où il fait bon vivre. Quel dommage!

En s'arrêtant à Tarrafal, plutôt qu'à Praia, j'ai espéré que les généralités malsaines sur le Cap Vert tombent. C'était bien parti avec la rencontre de Pedro, jeune de 19 ans, toujours prêt à rendre service, avec bien sûr l'idée business en tête (il a tout compris!), mais vraiment gentil, tout comme sa famille qui nous a lavé du linge. Pedro s'est proposé pour le remplisage d'eau, de gasoil (bidonnage de + de 1000 litres), le nettoyage de la coque et la visite de l'île...

Mais au fil du temps, la relation s'est dégradée... Déjà, nous avons été très déçus par notre visite de l'île qui s'est réduite à suivre l'axe principale de Praia à Tarafal. Et petite parenthèse : je vous assure que nous sommes plus en sécurité avec Timacle au milieu de l'eau que sur les routes avec un jeune conducteur qui a eu si on a bien compris une heure de leçon de conduite!!! Benoît a fini par prendre le volant.

Ce jour-là, nous nous sommes rendus compte que Pedro ne connaissait pas bien son île. N'avons-nous pas besoin de voir ailleurs pour connaître les particularités de chez nous? Nous avons tenté de lui expliquer que nous aimerions voir des choses typiques d'ici... et là il nous a emmenés dans un bled sans eau courante où des gens étaient avec des bidons le long d'un camion citerne et d'un puits... un cliché de pauvreté par rapport à chez nous... Nous nous sommes sentis en total décalage!!!

Quel sens a pour eux, le mot ''visiter''? N'est-ce pas typiquement européen ou français de visiter les villages pittoresques... Ici, mis à part la misère qu'y a-t-il à voir? On tombe vite dans le voyeurisme... 

Le décalage, nous l'avons aussi senti lors du remplissage de gasoil où les gars d'ici ne voyaient pas le souci de faire tomber un peu de gasoil sur le bateau (au grand damne de Benoît) ni de vider les fonds de bidon à l'eau juste au dessus de la tête de Benoît. Mais y a papa à l'eau, là! s'indignait Titouan. ça ne se fait pas! Mais ''si, si, ici tout le monde fait ça.''

Nous retiendrons de Tarafal, sa plage, ses pêcheurs mais aussi le côté surf, baignade et jeux pour les enfants...